Win Tin and Hla Hla Win : Lessons in Journalism (and Courage)

Journalism sometimes changes people’s lives. This is the lesson of Win Tin and Hla Hla Win. Win Tin is 85 and Hla Hla Win is 28 and, despite the similarity of their names, they are not related. But both are Burmese and both have heroism, a desire for freedom and years in prison in common.

Generations separate them, but both stood up to a grotesque military regime that dominated their country for decades, a group of generals with a taste for numerology, torture and massacres who finally loosened the pressure of their jackboots enough in 2011 to allow a transition to democracy.

Manifeste contre la censure

Tribune publiée dans Le Figaro, 4 décembre 2012

« La vérité est dure comme le diamant », clamait Gandhi. Les dictateurs craignent la réalité, comme la vérité, car elle est puissante comme la lumière dans l’obscurité. Toute transgression de la propagande met en péril leurs constructions politiques. L’invocation des faits affaiblit leurs charpentes d’oppression, dévoile leurs bâtiments de mensonges, leurs salons à festins et, en dessous, les caves dans lesquels ils prétendent abriter leurs peuples. Si chaque année entre soixante et cent journalistes, et presque autant de net-citoyens, sont tués dans le monde, si à l’heure où l’on écrit ces lignes 155 journalistes et 130 net-citoyens sont privés de liberté, c’est que la vérité, comme ajoutait Gandhi, est également « fragile comme la fleur de pêcher ». Des geôles, des lois, des ciseaux, des outils technologiques, et voilà la vérité et la réalité écrabouillées comme un pétale sous un talon martial.

« La moitié de l’humanité n’a pas droit à une information libre »

Cet entretien est paru dans La Revue Civique n°10, Hiver 2012-2013 

La REVUE CIVIQUE : La liberté d’information, est-ce une valeur universelle, mondiale, ou une liberté française – héritée de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen – qu’il s’agit, avec difficulté, de faire partager ?

Christophe DELOIRE : Il ne saurait y avoir de liberté de conscience sans liberté de la connaissance au sens le plus large. Qu’on se rattache à une conception philosophique cartésienne ou spinoziste, ce qui fonde la liberté humaine, en dehors du droit d’aller et de venir, c’est la capacité à connaître le réel afin de comprendre le monde. Dans la caverne, homo sapiens s’humanise lorsqu’il ne se satisfait plus des ombres décrites par Platon. Ouvrir les yeux en pleine lumière, tout commence là. Tout le monde ne voit pas la même chose, mais tout le monde peut regarder et énoncer librement ce qu’il voit, l’exprimer comme il l’entend. Si un chef de tribu vous enjoint de retourner dans la caverne, soit par menace (« si tu n’y retournes pas je te tue »), soit par séduction (« il y a du feu ou de la viande à l’intérieur »), s’il récuse votre droit à découvrir votre environnement, il nie votre humanité.